Une interview de Geoffroy Lequatre

Interview de Geoffroy Lequatre fait par Pedalnorth et traduit par les équipes de G4 dimension

Geoffroy Lequatre est un personnage à part entière. Cet entier cycliste professionnel ayant participé 3 fois au Tour de France, a un mental et une personnalité reconnue dans le milieu du cyclisme. Très accessible il se prête facilement aux interviews pour partager son expérience et sa passion du vélo.

Passionné de mode et de design, il s’est lancé dans la création de sa propre entreprise G4 dimension, marque de vêtement de cyclisme haut de gamme avec l’aide de sa compagne Petra, ex triathlète.

Pedalnorth.com: Quand es-tu monté pour la première fois sur un vélo ? Te rappelles-tu de ton premier tour de vélo?

G: J’avais 5 ans et mon père était lui-même cycliste. On m’avait offert un vieux vélo avec une peinture un peu old school, que j’adore. Nous vivions à 80 km au sud de Paris, où les roues sont particulièrement plates. Des routes parfaites pour rouler vite et j’adorais ça.

Pedalnorth.com Quel a été ton premier club de vélo ?

G: Mon père était un bon cycliste amateur, reconnu dans notre région. Il a créé une équipe et un club accès principalement sur le cyclo-cross. J’ai donc naturellement intégré le club de mon père et fait mes premiers entraînements à ses côtés.

Pedalnorth: Peux-tu nous parler de ta première course de vélo ?

G: C’était un cyclo-cross. J’avais 12 ans et c’était ma toute première licence. J’étais tout le temps sur le vélo, je roulais pour m’amuser et j’ai gagné !!

Pedalnorth.com: Tu viens du cyclo-cross. Avec le recul, est-ce que tu penses que cela a été un réel avantage pour passer ensuite sur le vélo sur route ?

G: Je pense que le cyclo-cross est une excellente école pour développer ses capacités physiques et techniques. Le cyclo-cross est complémentaire avec le cyclisme sur route. Beaucoup de cyclistes sur routes se servent du cyclo-cross comme préparation hivernale. Les Belges sont les rois du cyclo-cross. En France, en revanche, cette discipline est beaucoup moins populaire. C’est pourquoi j’ai créé une équipe professionnelle de cyclo-cross “CROSS TEAM BY G4” afin de promouvoir ce sport en France.

Sur route, ça frotte souvent beaucoup dans le peloton. Les coureurs se touchent, sont épaules contre épaules… Le cyclo-cross est donc particulièrement utile pour développer son agilité.

Pedalnorth: Tu as participé à plusieurs Tours de France. En tant que cycliste français, pourquoi le Tour de France est-elle une course à part, qu’est-ce que tu aimes dans cette course ?

G: J’aime la course en elle-même, la foule, l’ambiance… C’est un sentiment particulier de se sentir cycliste professionnel et de prendre le départ de cette course mythique. J’y ai participé 3 fois. La première année, j’ai malheureusement chuté lors de la 5e étape et j’ai dû abandonner. En 2007, le Tour de France partait de Londres au moment où le cyclisme britannique commençait à avoir du succès. C’était sensationnel !  Je me rappelle encore la foule tout le long des routes et tous ces monuments historiques : Big Ben, Buckingham Palace… J’adore Londres ! Entre rêve et réalité !

Pedalnorth: Tu as gagné le tour de Grand Bretagne en 2008. Comment as-tu vécu cette course ?

G: Après mon second Tour de France, j’ai fini dans une très bonne condition physique. Un de nos coéquipiers, Romain Feillu avait gagné cette course l’année précédente et nous avions une équipe costaud. Il n’y avait aucune pression au sein de l’équipe ! Nous étions un groupe de 6 potes. Le troisième jour j’étais dans l’échappée. Nous étions 6 coureurs don’t Steve Cummings avec 8 min d’avance sur le peloton. Un coéquipier (Emilien Berges) est venu à ma hauteur et m’a alors dit “C’est le moment ! Pour le maillot jaune…”

Nous étions à bloc, il a gagné avec une minute d’avance. J’ai fait second du sprint et endossé le maillot jaune. J’ai conservé mon maillot jaune les jours d’après ! C’était super !

Pedalnorth.com : Geoffroy, vous êtes passé de cycliste à directeur de la marque G4 dimension, comment vous est venue cette idée ?

G: J’ai commencé ma carrière de cycliste assez jeune. Lors de ma 4ᵉ année en tant que cycliste professionnel, je suis lourdement tombé aux Championnats de Monde à Hambourg. J’ai frappé un poteau électrique à plus de 60 km/h ! Il m’a fallu plus de 8 mois pour me remettre de ce traumatisme, mais cela a aussi une véritable prise de conscience sur la façon dont j’envisageais mon futur.

Ma famille est composée d’artiste et designers, j’ai donc ça dans le sang. J’ai commencé à dessiner dans ma chambre d’hôtel lors des courses de vélo. J’adore le cyclisme et le design, c’est tout naturellement que j’ai commencé à faire des croquis de vêtements de cyclisme. Au début, c’était pour la famille, mes amis du vélo… En 2009, j’ai designé des tenues pour une équipe et les réactions des journalistes ont été très positives. En 2010, j’ai voulu en faire plus. Les deux premières années ont été une période de transition, puis nous nous sommes rapprochés des équipes professionnelles avec comme ambition d’être une marque reconnue par les cyclistes professionnels grâce à notre qualité et style.