LE TOUR DES FLANDRES AVEC LANCE ARMSTRONG, GEOFFROY LEQUATRE NOUS RACONTE

Le tour des Flandres: La plus grande des classiques, nous réserve toujours quelque chose de spectaculaire, et encore plus en 2010 avec la victoire astronomique de Cancellara, une atmosphère particulière nous attend durant cette journée fantastique à travers toute la Flandre qui adule le sport vélo et ses champions hors du commun.

Le tour des Flandres c’est le graal pour tous les coureurs et spécialement les belges. C’est toute une nation qui réserve son week-end pour assister au plus grand événement cycliste voir sportif que la Belgique connaisse. Les flandriens seront de sortie aujourd’hui!

Le tour des Flandres, Geoffroy Lequatre le connait bien.  Il a participé plusieurs fois avec des équipes françaises. Toutefois en 2010, c’est la première grande course et grande classique au sein de la formation Radioshack de Lance Armstrong. Suite à un bon Milan San Remo où il termina 14ème, il continue sa lancée de classique avec le Tour des Flandres.

Lance Armstrong absent de Milan San Remo , sera bien le leader de la formation RadioShack sur les routes enflammées du tour des Flandres à l’idée de recevoir le septuple vainqueur du Tour de France ! Armstrong sur une course, c’était comme Mickael Jackson en concert !

Le tour des Flandres de Geoffroy Lequatre, si spéciale !

Je suis excité à l’idée de pouvoir rouler cette grand classique aux côtés de Lance afin de découvrir cette pression particulière, avec toute une équipe motivée pour en découdre et dédié à ce leader mythique de l ‘époque.

 

VEILLE DE COURSE

Nous sommes logés au même hôtel durant toutes les classiques et semi-classiques, le QG de Radioshack à quelques Km de Bruges! A la veille de course et avant le diner, c’est la grande messe pour toutes les équipes. Le briefing est clair, avec Markel Iriizar nous serons les deux équipiers de Lance Armstrong durant la première partie de course.

Nous serons à ses côtés, durant tout le début de course afin de le protéger des bordures, des aléas de course afin qu’il puisse être dans de bonnes conditions en fin de cette classique de 250 kms.   « Marquage à la culotte » !

Le briefing est assez court car chacun sait ce qu’il à faire ! La responsabilité de chacun est la plus grande des qualités d’une grande équipe, pas besoin d‘être derrière et de contrôler les faits et gestes ! LA confiance en chaque coureur est de mise !

La course

Au petit matin c’est une atmosphère toujours spéciale, se rendre en bus jusqu’à Bruges sur cette place magnifique et cette communion particulière que nous réserve les spectateurs. Bruges est une ville magnifique surnommée la Venise du Nord, c’est plus d’un millier de spectateurs qui nous attendent sur la grande place du Marché qui applaudissent et assistent à la présentation des coureurs avant le départ de cette classique historique.

C’est tout un peuple, une ferveur nationale que l’on ressent dès le départ de Bruges.

La journée commence tôt, le départ est à 9h30 afin de parcourir la quasi-totalité des routes des Flandres, des différents monts, des différents secteurs pavés et des difficultés proposées par le Tour des Flandres pour un spectacle assuré ! La bière va couler à flot dans tous les villages traversés !

Mon premier tour des Flandres sous les couleurs de RadioShack, je suis au contact avec Armstrong durant toute cette première partie de course avec mon coéquipier Markel ! On fait les gregarios ! La course se déroule comme à son habitude, une échappée au long court et ensuite un peloton qui roule afin de maintenir l’échappée matinale en point de mire avec un écart raisonnable.

On se doit d‘être vigilent dans la première partie de course avec les coups de bordures, les arrêts pipi, les ravitaillements, les remontées et redescentes incessantes afin de ramener les vêtements de course à la voiture car le temps est frais et maussade en ce début de course.

La course s’accélère progressivement, je suis dans une bonne journée avec de très bonnes sensations. Nous arrivons dans la partie des monts, le peloton s’énerve, tout le monde veut être devant ! Le fameux Vieux Quaremont arrive au km 179. En 2010, nous ne faisons pas de boucle après le vieux Quaremont. Nous enchaînons directement Paterberg et ensuite le fameux koppenberg !

Je suis bien et toujours au coté de mon leader Lance Armstrong. A l’approche du pied du Quaremont, je fouille dans mes poches, je commence à être un peu juste. J’ai besoin de me ravitailler. C’est alors que Lance dans ma roue, me demande un gel! Mon dernier… ! Le ravito est après le koppenberg, j ‘ai encore une bonne 20aine de Km avec 3 monts à gravir! Plein gaz…Ok je lui donne mon gel me disant que je vais me refaire plus tard!

Tout va bien , les monts s’enchainent, nous sommes dans les 20 premiers en haut du Quaremont. Le Paterberg se profile rapidement c’est un rampe pavée à plus de 17% , nous basculons en bonne position, la course est lancée. Désormais, les équipes activent leurs stratégies, il reste environ 80KM avant l’arrivée ! L’équipe 2010 de RadioShack est homogène ! Nous arrivons dans un premier point fatidique qui est le koppenberg, l’un des monts les plus délicats. Si tu es un peu derrière, tu peux ne jamais revoir la tète de course ! Il faut être à tout prix aux avant postes afin d’éviter les chutes.

La chute sur le tour des Flandres : caractéristique typique

C’est ce qui va se passer. Une chute à notre droite va nous empêcher de suivre les 20 premiers coureurs. Heureusement, nous ne tombons pas ( car il est presque impossible de repartir si tu mets le pied à terre) mais nous sommes gênés. Sur le haut du koppenberg, il y a 50m qui nous séparent d’un groupe de 5, qui est séparé de 50m d’un groupe de 10,  lui-même séparé de 50m du premier groupe!

Je me retourne, Lance est dans la roue. Il me dit “HOP HOP”, il faut boucher le trou, tout de suite ! 50 m les plus long qu’il soit, je commence à être sec. Je me mets la selle… Et bouche le premier trou, et ne « nous arrêtons pas là » me lança Lance, il faut boucher le trou sur le groupe devant.

C’est à ce moment que nous reprenons une grande route vent de face avant d‘arriver au Ravito! je bouche le trou sur le groupe de tète au prix de sentir qu’il ne me reste plus beaucoup de cartouches avant d’exploser! Nous rentrons sur le groupe de tète à la faveur d’un ralentissement durant le ravito !

Je prends 2 musettes et les mets autour du cou! Je suis cuit! Pas le temps de manger, je donne la musette à Lance. J’essaye de piocher dans la mienne, mais je sens que mon heure ne va pas tarder! Je suis sur la brèche depuis le KM 0 , il en reste 50km quand je casse le moteur !

Le mont Eikenberg  sera mon juge de paix! Il reste 50 km de course!

Comme il se doit sur ce genre de classiques, tu dois couper au plus court ! Afin de rentrer ! Comme tu peux. On m’a toujours dit dans mes plus jeunes années, « Si tu sautes d’un groupe, ne saute jamais seul, suit un belge il va te ramener au plus court!”

Les courses en Belgique, c’est des tours, des demis tours, des croisements d’itinéraires dans une zone concentrée autour des monts qui font la sélection! Tu n’es jamais bien loin du départ ou de l’arrivée mais quand même ! Tout se ressemble !

Je rentre donc au plus court avec un groupe afin de joindre Meerbeke, l’arrivée traditionnelle du Tour des Flandres 2010 qui voit célébrer la victoure d’une moto du nom de Cancellara!

La fin d’une grosse journée autour d’un leader, Lance Armstrong. Il finit 27ème. Tout le monde se retrouve dans le bus où il félicite chacun du travail accompli! C’était une journée d’équipier pour moi. Je suis déjà motivé pour la prochaine échéance du circuit de la Sarthe qui doit se dérouler 2 jours plus tard et ce, pour 4 jours afin d‘enchainer sur Paris Roubaix le dimanche suivant!.

Lance doit venir sur le circuit de la Sarthe pour peaufiner sa préparation! Il tombera malade et ne pourra venir sur cette course française de renom.

Qui est votre favori pour le tour des Flandres 2019?

A suivre, notre prochain blog avec « Geoffroy Lequatre » sur ses expériences de PARIS ROUBAIX.